Les intégristes de la corrida de muerte commençent à flipper sérieusement

Publié le par TAOMUGAIA

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"Les hommes seront toujours assez simples et assez pressés par les besoins présents pour que celui qui veut tromper trouve toujours des dupes."
Nicolas Machiavel-Le Prince


Il serait très paradoxal de constater que la fin de la corrida, dans ce qu'elle a de plus ignoble, soit l'oeuvre des aficionados eux-mêmes.
Les anti-corrida pourraient alors crier victoire car en toute objectivité, cette réussite leur reviendrait.
Mais le coup de grâce, le coup de saton léthal et définitif dans la tronche de cette tradition conne et cruelle pourrait avoir été donné par les fanas de ce spectacle.
Je m'explique.

Pedro Haces, alias 'Don Bull', est un organisateur de spectacles à l'américaine, genre rodéo et combats de boxe dans les états du sud des Etats-Unis (Texas, Nouveau-Mexique...); tu imagines bien les shows qu'il propose : des trucs délirants, 'all inclusive' comme on dit, casinos et salles de jeux à proximité, feux d'artifice en veux-tu en voilà, alcool et bouffe presque à volonté du moment que ton forfait te le permette.
En résumé, t'en as pour ton pognon si tu as les moyens de douiller et surtout si tu apprécies ce type de distractions.

'Don Bull' va organiser en septembre prochain des corridas à Las Vegas.
L'originalité, c'est qu'il n'y aura pas une seule goutte de sang de taureau de versée. Pas de tercio de pique. Et les banderilles seront factices (du velcro sera utilisé !).
Bien sûr, ce sera sans mise à mort.

Il a déjà calé son programme; quelques toreros célèbres seront de la partie. Espagnols et latinos-américains.
'Don bull' a allongé la monnaie et ça aide. Les tueurs courent après la tune et sont prêts à tout pour s'exhiber.

Cette semaine, 'Don Bull' était en Espagne pour faite la promo de son business. Comme il n'a pas les deux pieds dans le même sabot, il envisage d'importer son idée de corrida sans cruauté, comme il l'appelle, en terre espagnole, en débutant si possible à Barcelone.
Pourquoi Barcelone ? Parce que l'hostilité de la population catalane est très forte à l'égard de la corrida, parce que 'Don bull' s'est aperçu qu'aux Etats-Unis, cette hostilité est équivalente mais qu'elle s'atténue devant cette forme de corrida édulcorée, sans cruauté et sans mise à mort.

Mais voilà, les intégristes de la corrida de muerte, celle qui est née dans les abattoirs de Séville et qui a été codifiée au XVIIIème siècle sont fous de rage à l'écoute des propositions de 'Don Bull'.
Les puristes du sadisme, les ayatollahs de la mort festive tapent sans discontinuer sur 'Don Bull' et sa corrida 'moderne'. Et ils crachent sur les 'traitres et les vendus', ces toreros qui ont accepté de participer à cette mascarade, comme ils disent.
Au motif que s'il réussissait dans ses projets, ce serait la disparition assurée de la corrida de muerte assez rapidement.

Simon Casas, imprésario nîmois et producteur de corridas, ardent défenseur de la cruauté esthétique, est finalement monté au charbon et a accusé, jeudi 30 juillet en conférence de presse, 'ceux de Las Vegas' d'aider à la disparition de la corrida dans les 10 ans.

Au passage, Simon Casas a relevé qu'en France, son pays, 80% de la population était opposée à la corrida.
C'est lui qui le dit. Venant de sa part, c'est réconfortant.


Méditons; les amis de nos ennemis peuvent-ils parfois être nos amis ? Soufflons sur les braises de la discorde.

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